Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/180

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Dévorés d’une soif dont plus d’un s’effraya,
Tous buvaient ta splendeur, ô beauté surhumaine,
Aphrodite, Astarté, Madeleine, Freya !

Mais Astarté, Freya, Vénus et Madeleine
Ont dédaigné l’amour des hommes, et, le soir.
Lorsque vers les hauteurs monte l’ombre sereine.

Sur une cime, ensemble, elles vinrent s’asseoir…
Le souffle qui passait les surprit enlacées.
Et, blanches, les porta vers le firmament noir.

Elles prirent plaisir, les belles fiancées,
À regarder la nuit d’étoiles s’iriser ;
La nue enveloppa leurs formes balancées,

Et, pâles, savourant l’extase du baiser.
On vit leurs corps épris, ceints d’une lueur blonde,
Lentement se confondre et se vaporiser !

Il ne demeura plus qu’une écume féconde,
Blanche vapeur parmi l’air immatériel.
Et surpassant Vénus, perle éclose de l’onde,

Pantélïa naquit de l’écume du ciel !

*