Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/135

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sie elle-même, quand il est naturel et profond.

« Recevez, Mademoiselle, etc., etc., etc.

« R. Luminais. »

« P. S. J’oubliais de vous parler de votre diplôme que je joins ici, et dont je vous prie de m’accuser réception.

« Nantes, mai 1827. »

Élisa fut extrêmement flattée de sa nomination à la Société académique de Nantes. Si tous les éloges et les honneurs qu’on lui prodiguait avaient pu lui tenir lieu de fortune, rien n’eût manqué à son bonheur ; mais la pauvre enfant se demandait sans cesse si la gloire ne rapportait jamais plus d’argent à personne qu’à elle, car il y avait déjà assez long-temps qu’elle écrivait, et pas un de ses vers ne lui avait valu encore un seul denier.

M. Mélinet voyant qu’elle s’affligeait de ne tirer aucun profit de ses travaux, craignant qu’elle ne se dégoûtât d’écrire, lui conseilla de rassembler toutes les pièces qu’elle avait faites en un volume, qu’il se chargerait de l’imprimer, et qu’il ne lui ferait payer que ses déboursés ; qu’il fallait qu’elle cherchât des sous-