Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/160

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séder comme elle une âme de feu, et que d’être comme elle le soutien d’une mère tendrement aimée et de n’avoir pour la faire subsister que la perspective du seul produit de ses travaux, de pouvoir se faire au juste l’idée des sensations qui durent agiter son cœur filial en recevant, en un même jour, tant d’éléments de bonheur [1]. Je dirai seulement que dès qu’elle put rassembler ses pensées, elle se hâta d’adresser ses remercîmens à MM. de Sesmaisons, Halgan et de Villeneuve, ayant soin de placer sous le couvert des deux premiers ceux qu’elle voulait faire parvenir à l’intendant général de la maison du roi (le baron de Labouillerie) et au vicomte de Larochefoucauld ; elle plaça de plus sous le couvert du comte de Sesmaisons une lettre à l’adresse de madame la maréchale duchesse de Reggio qui contenait une pièce de vers entremêlée de prose pour S. A. R. Madame, duchesse de Berri. Les vers se trouvent dans ce volume ; mais Elisa n’y ayant ajouté la prose

  1. Élisa fut si convaincue, d’après toutes les faveurs qu’elle reçut à la fois, que chacun dans sa vie avait des jours marqués pour le bonheur, qu’en reconnaissance de tout celui que lui avait procuré le 3 avril, chaque année depuis lors elle faisait dire une messe qu’elle entendait avec toute la dévotion d’un jeune cœur qui rapporte à Dieu tout ce qui lui arrive d’heureux.