Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/198

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m’eût été impossible de m’acquitter, quelque grands que fussent mes sacrifices, si les deux médecins qui l’ont soignée n’avaient refusé de mettre un prix aux soins affectueux qu’ils lui ont prodigués [1], et si la cour, pleine d’une douce piété pour mon malheur, ne s’était empressée de venir à mon secours ainsi que M. Guizot [2], M. de Montalivet [3] et une jeune artiste dont tout Paris a admiré le beau talent sur le piano, mademoiselle Mazel, qui, aidée des artistes les

    ne pus jamais l’empêcher de déchirer et de brûler un billet qu’Élisa lui avait donné pour couvrir les intérêts. J’ai le bonheur de l’avoir pour souscripteur ; mais j’ai eu la douleur de me voir enlever, par un propriétaire, les meubles que ce digne homme (*) voulait si délicatement me laisser !!!

  1. MM. les docteurs Dainac et Casimir Broussais.
  2. M. Guizot me fit remettre par madame Récamier, à la mort d’Élisa, une somme de 300 fr., afin de m’aider dans les frais des funérailles, et, deux jours avant le décès de cette pauvre petite, il lui avait envoyé 200 fr. par cette digne dame, en lui faisant dire qu’elle ne se chagrinât pas, qu’elle ne songeât qu’à se rétablir ; qu’il prenait l’engagement d’ajouter chaque année à sa pension une somme semblable. C’est sur la demande de madame Récamier que M. Guizot m’a accordé une pension et la souscription de l’instruction publique.
  3. Lorsque M. de Montalivet vint à mon secours, il s’empressa, sur ma demande, de faire l’acquisition d’un beau meuble gothique que je possédais, et me répondit, à la demande de souscription que je lui avais adressée, que la liste civile n’était pas dans l’usage de souscrire à des ouvrages qui n’étaient pas encore publiés ; mais qu’il me priait de lui faire savoir lorsque les Œuvres
(*) M. Deville, tapissier-décorateur, rue Taitbout, 12.