Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/378

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Lorsque la liberté touchait à l’agonie
          Quand s’entr’ouvraient pour l’étouffer
          Les serres de la tyrannie.

La rive d’Actium a son dernier regard :
          Un triomphe te rend esclave,
          Et sur la tombe de César
          S’élève le trône d’Octave.

Là, de Catinila le sublime rival,
Cicéron, du Forum ce maître sans égal,
Livrait les traits brûlans de sa mâle éloquence
          À l’enthousiaste silence
          Du soldat et du sénateur.
Bientôt dans ce lieu même, où ses lèvres de flamme
Avaient prêté naguère un asile à son âme,
Jusqu’aux pieds teints de sang d’un ingrat oppresseur,
Sa tête vint bondir, et sa bouche muette,
          D’un cœur libre noble interprète,
Semblait encor s’ouvrir pour un accent vengeur.

Germanicus, chargé de couronnes de guerre,
Mourut pour expier sa victoire et son nom :
La gloire le suivit… Dans les mains d’un Néron
          Passa le sceptre d’un Tibère.

Méprisant des héros la simple majesté,
Lorsque son froid regard tombe sur leur souffrance,