Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/468

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M. le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemont, mon premier et digne protecteur [1]. Il y verra l’hommage d’un cœur reconnaissant, et l’accueillera, j’ose le croire, avec la même indulgence qu’il a toujours accueilli ce que j’ai eu le bonheur de lui présenter.

Je traiterai M. le vicomte Alban de Villeneuve comme j’ai traité M. de Chateaubriand, c’est-à-dire qu’il n’apprendra que mes Italiennes lui sont dédiées que lorsqu’il en recevra le volume ; et j’espère que, comme M. de Chateaubriand aussi, il sera assez bon pour me pardonner d’oser lui en adresser la dédicace sans en avoir avant sollicité son agrément.

Ainsi, tu vois bien, d’après cela, ma pauvre maman, qu’à défaut de mes pieds, qui sont cloués en France, il est à propos que mon imagination voyage à ma place. Mais qu’est-ce que l’imagination près de la réalité ? Comment bien nuancer le coloris que l’on ne voit pas ? Il me semble, vois-tu, que mes Italiennes contiendraient mille fois plus de poésies, si je pou-

  1. Ce fut à M. le vicomte Alban de Villeneuve-Bargemont, qui était préfet à Nantes lorsqu’Élisa publia ses poésies, qu’elle dut la protection de M. de Marlignac et la pension de 1 200 fr. que lui fit ce ministre.