Il n’aura pas fallu qu’une seule victime ;
Ils n’auront pas donné qu’une proie à la mort !
Ah ! calmez s’il se peut ce douloureux transport,
Madame…
Dans la tombe ils l’auront fait descendre !
Allons, j’aurai, je sens, la force de l’apprendre.
Oui ! d’un doute mortel quand on craint de sortir,
On ne vit pas, on est plus de temps à mourir.
Sors, vois ce qui se passe, interroge, examine ;
Un grand secret souvent par un mot se devine.
Sors, et si l’on te dit qu’il ne vit plus… Eh bien !
Ne cherche point, Inès, à me déguiser rien ;
Vainement ta pitié se trompant dans son zèle,
Penserait me cacher cette triste nouvelle ;
Je saurais tout… il est de ces secrets affreux,
Que rien ne peut cacher au cœur du malheureux !
Va…
Scène II.
Non, reste plutôt, mon âme anéantie
Ne pourrait, je le sens… reste… Déjà sortie.
Ah ! je vais donc bientôt connaître tout mon sort !
Hélas ! Inès déjà sait peut-être sa mort.
Mais, que dis-je, insensée ! et qu’en apprendra-t-elle ?
Choisi pour confident le cercueil est fidèle,