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Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/599

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ZORAÏDE.

                                                                                J’y pleure.

IBRAHIM.

Reine, la vérité doit parler devant nous ;
Le crime dénoncé fut-il commis par vous ?

ZORAÏDE.

Non !

BOABDIL.

          Quelle audace !

IBRAHIM.

                                    Eh bien ! quelle est votre défense ?
Quelle preuve avez-vous ?

ZORAÏDE.

                                              Rien, que mon innocence !

BOABDIL, à part.

Qui la dirait coupable, en écoutant sa voix ?

IBRAHIM.

Pour absoudre, un seul mot ne suffit pas aux lois ;
Reine, en votre faveur n’est-il aucun indice ?

ZORAÏDE.

Aucun.

ABENHAMET.

            Ah ! si je suis, comme on dit, ton complice,
Je sais ton crime au moins, je répondrai pour toi…

IBRAHIM.

Jeune homme, que chacun ne parle que pour soi ;
Tu répondras après. Eh bien ! reine ?

ZORAÏDE, sans répondre au juge, et levant les yeux au ciel.

                                                                    Ô mon père !
Si des cieux ton regard plane encor sur la terre,