Insultant à mes maux, son regard étincelle !
Mon père, puis-je ici d’une esclave fidèle
Reconnaître les soins ?
La générosité,
Reine, n’est pas un droit que l’on vous ait ôté ;
Vous le pouvez.
Inès, comme après moi peut-être,
Ignorant tes vertus, hélas ! quelque autre maître
Rendrait pesans les nœuds de ta captivité,
Devant ce peuple et Dieu reçois ta liberté !
Accepte cet écrin, ces parures légères ;
Voici le seul instant qu’elles me semblent chères.
Accepte-les, Inès ; qu’après ma mort, du moins,
Ton sort soit à jamais à l’abri des besoins !
Non, non, je n’en veux pas, ô ma digne maîtresse !
N’augmentez pas ainsi la douleur qui m’oppresse ;
N’arrachez pas mon cœur à son pressentiment.
Laissez-moi croire encor, jusqu’au dernier moment ;
Que vous ne mourrez pas de cet affreux supplice.
Puisque c’est Dieu qui juge, il vous rendra justice.
Les hommes quelquefois condamnent la vertu ;
Mais le ciel la protège ; espérez !
Entends-tu ?
Et pas un défenseur, pas un seul !
Je l’emporte !