Mon courage s’en va, je me croyais plus forte !
Héraut, parcours ces lieux, proclame à haute voix
L’arrêt que par ma bouche ont prononcé nos lois.
Dis que la reine attend un bras pour sa défense ;
S’il s’offre un combattant, quel qu’il soit, qu’il s’avance.
Scène V.
Le ciel dans ses décrets, reine, est juste toujours ;
C’est à vous de savoir s’il vous doit son secours.
Innocente, espérez ! Résignez-vous, coupable.
Ah ! je suis innocente, et l’effroi qui m’accable,
Malgré moi, cependant, domine tout mon cœur ;
Je ne crains pas la mort, je crains le déshonneur !
Ô toi ! Dieu des chrétiens, daigne veiller sur elle !
Toi, qui connais son âme à la vertu fidèle,
Dieu tout-puissant, confonds un lâche accusateur ;
Viens sauver l’innocente, et frapper l’imposteur.
Ah ! s’il pouvait l’entendre !
Et toi, Dieu du prophète !
Toi, qu’on ne peut tromper, ta science secrète