Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/625

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Le ciel a prononcé contre l’accusateur,
Et la loi du combat te déclare vainqueur :
Mortels, reconnaissez la céleste justice.

(Aux esclaves.)

Qu’on détruise à l’instant les apprêts du supplice !

(Les nègres emportent leurs torches, des esclaves défont le bûcher.)

Mais, ce Zégri se meurt ; soutenez-le, soldats ;
Le monstre doit l’aveu de ses noirs attentats.

(Les soldats s’approchent d’Aly qui les repousse et fait un effort pour se redresser.)

Aux yeux de l’Éternel lorsque tu vas paraître,
Zégri, la vérité doit se faire connaître ;
Je la demande au nom du ciel et de la loi.
J’attends.

ALY.

                    Oui, cette femme a respecté sa foi.
Je l’aimais. C’est moi seul dont la flamme jalouse
Voulut de Boabdil déshonorer l’épouse.
Et ses nobles refus ont doublé ma fureur.
Comme elle, son amant fut fidèle à l’honneur ;
Et si devant Jaën, dans l’attaque dernière,
Abenhamet vaincu perdit notre bannière,
Eh bien ! c’est que j’avais, trahissant mon pays,
Découvert en secret sa marche aux ennemis.

(Ici le chevalier qui est resté contre la barrière, pousse un cri étouffé.)
IBRAHIM, aux gardes.

Qu’on aille délivrer le chef abencerrage.
De l’arrêt qui l’atteint cet aveu le dégage.
Qu’on vole à sa prison !

ALY.

                                            Il n’en est pas besoin,
Tu peux leur épargner cet inutile soin.

IBRAHIM.

Comment ?