Le ciel a prononcé contre l’accusateur,
Et la loi du combat te déclare vainqueur :
Mortels, reconnaissez la céleste justice.
Qu’on détruise à l’instant les apprêts du supplice !
Mais, ce Zégri se meurt ; soutenez-le, soldats ;
Le monstre doit l’aveu de ses noirs attentats.
Aux yeux de l’Éternel lorsque tu vas paraître,
Zégri, la vérité doit se faire connaître ;
Je la demande au nom du ciel et de la loi.
J’attends.
Oui, cette femme a respecté sa foi.
Je l’aimais. C’est moi seul dont la flamme jalouse
Voulut de Boabdil déshonorer l’épouse.
Et ses nobles refus ont doublé ma fureur.
Comme elle, son amant fut fidèle à l’honneur ;
Et si devant Jaën, dans l’attaque dernière,
Abenhamet vaincu perdit notre bannière,
Eh bien ! c’est que j’avais, trahissant mon pays,
Découvert en secret sa marche aux ennemis.
Qu’on aille délivrer le chef abencerrage.
De l’arrêt qui l’atteint cet aveu le dégage.
Qu’on vole à sa prison !
Il n’en est pas besoin,
Tu peux leur épargner cet inutile soin.
Comment ?