Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/659

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JANE.

Que vois-tu de si doux dans le destin des rois ?
Laissons là, mon Gilfort, tes songes de puissance,
Vieillissant tous les deux dans une humble existence,
Loin des raille complots et du faste des cours,
Atteignons en aimant le dernier de nos jours.

GILFORT.

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(Gilfort sort.)

Scène II.

Les Précedens, ROGER ASCHAM.
JANE.

Eh ! quoi, c’est vous ; le ciel comble enfin mon espoir !
Mon père, j’éprouvais un besoin de vous voir ;
De craintes, de soupçons toujours inquiétée,
Quels soins depuis un mois ne m’ont point agitée !
Chaque jour m’a semblé tout un siècle d’ennui ;
Combien de vos conseils, j’ai regretté l’appui !
Qu’ils m’eussent été chers !

ROGER ASCHAM.

                                                  Vous m’effrayez, ma fille !
Quel malheur atteignant notre noble famille,
Est venu la frapper d’un coup inattendu ?
Aucun bruit jusqu’à moi ne s’en est répandu.
Parlez ! que pouvez-vous ou regretter ou craindre ?
Épanchez-vous dans moi, mon cœur saura vous plaindre.
Il s’ouvre à vos chagrins comme un cœur paternel :
Le mal qu’on veut cacher en devient plus cruel…