Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/75

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me dis toujours qu’il faut écrire comme on parle, et qu’une lettre n’est bien que lorsqu’on la lisant on s’imagine causer avec la personne qui l’a écrite, j’écrirai aux comédiens du Théâtre-Français tout simplement ce que je leur dirais s’ils étaient-là à m’entendre… Oh ! mon Dieu, oui… Tiens… mais si je faisais mon brouillon d’avance, ce serait toujours autant de fait ; n’est-ce pas, ma petite maman mignonne ?

    idées d’une petite fille bien savante, mais seulement celles d’une enfant qui sait apprécier tout ce que tu fais pour elle, et dont le cœur n’a besoin de personne pour t’exprimer sa reconnaissance et son tendre attachement.

    « Ta petite fille, Élisa Mercœur. »

    « Tu fais plus de cas, me dis-tu, ma petite maman, du savoir du cœur que de tout celui que l’étude procure ; c’est bien heureux pour moi qui ne sais que t’aimer. Plus tard, j’espère savoir te le dire d’une manière plus digne de toi. En l’attendant, je ne puis que te demander d’avoir toujours de l’indulgence pour les fautes que l’ignorance fait commettre à ta petite fille, « Élisa Mercœur. »

    « Je m’attendais, d’après l’espérance que tu m’en avais donnée, ma bonne et bien aimée petite mère, pouvoir, au commencenment de cette année, te dire en t’embrassant tout ce que te souhaite mon cœur ; mais puisque tes affaires prolongent ton absence, dis-toi bien que si Dieu exauce les vœux que je lui adresse chaque jour pour ton bonheur, qu’il n’est rien d’heureux que tu ne doives attendre de celui qui lit dans le cœur aimant et reconnaissant de ta petite fille, qui te dit au revoir. « Élisa Mercœur. »