tenant ta tragédie, tu tomberais malade, ma chère mignonne, lu mourrais peut-être… Oh ! oui, car tu ne pourrais résister à un pareil travail ; et que deviendrais-je sans toi, ma bien-aimée ? toi, mon unique bonheur, que ferais-je seule ici-bas ? Courbée sur ta tombe, j’arroserais de mes larmes sans pouvoir te ranimer la terre qui te recouvrirait, et j’entendrais, insultant à ma douleur, des gens se dire autour de moi : C’est elle qui a fait mourir sa fille ; elle l’a forcée de faire une tragédie pour lui procurer de l’or.
— Oh ! ma petite maman, personne ne pourrait dire une chose comme ça, car ce n’est pas toi qui me dis de faire une tragédie, c’est bien moi qui veux la faire pour te rendre riche.
— Oui, sans doute, ma chère petite, c’est toi, je le sais, mais le monde l’ignore ; et comme le plus souvent il juge des effets sans connaître les causes qui les ont produits, il commencerait par m’accuser d’être l’auteur de ta mort avant de s’informer s’il aurait dépendu de ma volonté de l’empêcher. Tu le sais, mon enfant, je n’ai point l’habitude de te dire jamais : je veux ou je ne veux pas que tu fasses telle chose : je préfère la persuasion à tous les ordres du monde ; mais si tu m’aimes, comme tout ce que tu veux