Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/127

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— Henri, ce que dans votre aveuglement vous regardez comme malheur, sera sans doute, croyez-moi, considéré comme bonheur par ceux de vos sujets qui sont le plus réellement attachés à votre royale personne ; quand vous accusez le ciel, la France lui rend grâce. Elle a raison, et vous avez tort.

— Fort bien, ma mère, je vous remercie de m’apprendre que mon peuple trouve sa joie dans ma peine. Si ce que vous dites est vrai, Dieu ne m’a pas grandement soigné mon lot de roi en me donnant un pareil royaume. Sans doute on se réjouira de ce qui vient d’arriver, je le sais, et ceux qui en feront fête regretteront de ne pas l’avoir plus complète et de ne pouvoir chanter un requiem de plus, le mien.

— Yous vous trompez, mon fils ; ceux-là ne s’en réjouiront pas. Ceux qui remercieront le ciel, ce sont vos vrais amis, vos francs serviteurs, heureux de vous voir délivré de ces hommes qui abusaient de votre con-