Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui parliez pour moi ; mon amitié avec elle… la voulez-vous ?

— Madame, vous étiez donc là ?

— Oui, j’étais là pour écouter, malgré moi, de bien dures paroles, pour entendre votre noble prière en ma faveur… pour lui pardonner… pour vous plaindre…

— Merci au ciel, qui me donne votre royale pitié, madame ! c’est précieux don pour moi !

— Et pourquoi n’osez-vous me regarder ? Vous tremblez encore : est-ce de frayeur nouvelle ?

— Votre majesté pourrait-elle le croire ? Oh ! non, maintenant, madame, c’est tremblement de respect, ce n’est pas trouble d’effroi.

— N’ayez qu’émotion d’amitié… Je le dis de la voix comme je le pense au cœur : si j’avais une rivale à désirer, ce serait vous ! vous qui, noble et belle, sauriez lui donner un profit de gloire de son amour ; vous, qui ranimeriez cette digne ardeur, ce courage,