Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/174

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qu’il devait aller. Désabusée plus tôt je serais libre encore, libre, ou par l’honneur rangée captive d’amour sous votre loi chérie. Ah ! si j’ai fait grande faute, subis aussi grande peine ; car lui, c’est mon maître, et je le hais bien, lui ; je le hais surtout d’être obligée à feindre l’aimer. Mais la pensée de votre salut m’aide à la contrainte : c’est pour vous seul, mon cher Adhémar, c’est pour éviter à mon amant bien-aimé la fureur et la vengeance de son rival que je me résigne à paraître aux yeux du comte épouse affectionnée et soumise. Ah ! me devez bien de l’amour pour me payer de subir le sien, Adhémar. Je vous attends ; Marie, ma fidèle suivante, ira ce soir au-devant de vous, à l’heure accoutumée. Venez, ami, venez donner un moment de bonheur à votre Françoise. Je la trouverai bien longue à sonner cette heure lente et chère, ce signal du temps pour vous de venir à moi, pour moi de vous attendre. Je n’existe qu’en votre présence, le savez, ami ; c’est avec vous