ment heureuse ! L’oubli, c’est un bon et solide manteau pour envelopper l’existence ; malheur au jour où la mienne s’en est dépouillée ! Que d’ennuis et de craintes l’ont vêtue en place !
— Mais, madame, je ne vois pas ce que peut avoir de dangereux pour vous le séjour de la brillante et belle cour de France. L’accueil qu’on vous y fait doit aider, ce me semble, à s’y bien trouver.
— Tu crois, Marie ?
— Sans doute ; la reine-mère ne vous regarde-t-elle pas comme une fille ? la reine Louise comme une sœur ?
— Pauvre Louise de Lorraine ! Oui, elle m’aime, je le crois je l’aime bien aussi ! Elle souffre tant ! Marie, c’est un grand malheur que de perdre le cœur de son époux !… et quand on ne peut lui reprendre le sien… c’est horrible !
— Mais vous, madame, vous n’avez pas à craindre une telle infortune…
— Oh ! non, grâce au ciel, j’ai gardé l’a-