Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/208

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comprends pas ; car enfin, vous devriez savoir, ma chère petite, que qui a besoin de feu en cherche. Je m’afflige réellement pour vous de voir que dans votre position vous négligiez ainsi les occasions de gagner de l’argent. »

« Non, me dit tristement Élisa ; non, je ne néglige pas les occasions de gagner de l’argent ; mais il me répugne, à moi, de colporter mes pensées chez un éditeur, comme le commis-marchand colporte chez le riche des ballots d’étoffes pour les étaler à ses yeux. Ah ! si M. Alibert pouvait sentir quelle douleur cause à l’âme l’amour-propre blessé, il me pardonnerait, j’en suis sûre ! Mais non, il ne connaîtra jamais une telle souffrance, lui qui, riche de fortune comme de talens et de réputation, se verra toujours prévenu. Tu conviendras pourtant, maman, que si M. Duplessis était bien désireux que je travaillasse pour son journal, il viendrait m’en prier lui-même ; ainsi, je n’irai point m’offrir. » Puis, réfléchissant que ce serait