Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/221

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mage de l’immortel auteur de la nature le remplit tout entier d’un divin amour, tandis que les profanes séductions sont encore impuissantes à le captiver, que l’haleine empoisonnée du monde ne l’a point desséché, rétréci laissez-moi l’offrir tel au Dieu qui l’a formé !

— Mon enfant, ce Dieu qui est l’essence de toute bonté, de toute perfection, a cependant permis que le mal existât sur la terre à côté du bien. Placé entre les deux, le cœur de l’homme est libre dans son choix. Partout il est possible d’être vertueux, comme partout on peut être coupable. Et la vertu ne brille-t-elle pas d’un plus vif éclat lorsqu’exposée sans cesse aux mille pièges que lui tend l’attrait des plaisirs, elle s’éclaire de sa prudence pour les découvrir et les éviter ; lorsqu’on butte aux assauts du vice, elle s’arme de toutes ses forces pour résister au principe ennemi qu’elle combat ? Sa foi dans le secours du ciel, sa résignation au malheur, si Dieu le lui envoie, sa modestie dans la victoire,