Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/222

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la rendent plus noble et plus belle que celle qui, à l’abri des séductions et n’ayant été menacée d’aucune attaque, ne peut faire preuve de son courage, puisque n’ayant point eu à se défendre, elle n’a pas eu la chance de succomber.

— Mais aller au-devant du péril, le chercher parce qu’on se croit assez puissant pour le braver, n’est-ce pas trop présumer de soi ? n’est-ce pas déjà faillir par un excès d’orgueil ?

— M. Dervin allait répondre, mais la baronne entra.

Cette conversation et beaucoup d’autres semblables n’ébranlèrent point la résolution de Marceline. Peut-être si sa mère, veuve depuis plusieurs années, n’avait eu qu’elle d’enfant, elle fût restée pour lui prodiguer ses soins, pour remplir à son égard tous les devoirs qui sont une tâche si douce au cœur d’une fille. Mais Marceline avait une sœur un peu plus jeune qu’elle, et Sophie, c’est son nom, devait rester auprès de sa mère.

Oh ! si avant de la quitter, elle avait bien