Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/224

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— Ma fille, lui répondit l’abbé, je suis prêtre, et je ne me suis jamais repenti de mon entrée dans les ordres ; mais s’il eût fallu rester enfermé dans un monastère et n’avoir à donner aux malheureux d’autres secours que celui de mes prières pour le salut de leur âme et le soulagement de leur infortune, peut-être aurais-je embrassé tout autre genre d’existence.

— Que voulez-vous dire ? quoi ! ne vous fussiez-vous pas senti assez de zèle ?…

— Vous ne me comprenez pas, ma chère enfant. Écoutez-moi : Prêtre comme je le suis, ma dette d’amour envers le prochain ne se borne pas à prier le ciel de lui continuer ses faveurs s’il est heureux, ou, s’il souffre, de prendre ses maux en pitié. Non, ce n’est là qu’une partie de ma tâche ; combien d’autres devoirs sacrés ne me reste-t-il pas à remplir ! N’ai-je pas, organe du Seigneur, à faire briller la parole de vérité pour dissiper les épaisses ténèbres de l’erreur, pour soutenir la foi qui chancelle, pour dis-