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Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/253

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l’isolement, voila ce qu’il rencontre sur son passage. Encore si la gloire, son altière idole, marchait auprès de lui, ou de loin lui tendait la main, et parsemait de quelques-unes de ses fleurs immortelles le sol aride de son chemin solitaire !… Mais non, tant qu’il existe, l’orgueilleuse rejette son hommage, et ce n’est qu’à son ombre qu’elle prodigue enfin ce qu’elle refusait à sa vie.

— Nous voici devant un creuset dans lequel vous ne pouvez vous dispenser de puiser. Cette passion entre par droit d’utilité dans la composition de toutes les âmes. C’est un élément aussi nécessaire à la vie morale que l’air à la vie physique.

— Et qu’est-ce donc ?

— L’espérance.

— Ah ! vous dites vrai ! L’espérance est une puissante magicienne aux ravissans prestiges. Sans elle, combien la vie serait pâle et froide ! C’est elle qui fait mouvoir tous les ressorts de l’âme ! Passion amie, on la dit fugitive, et pourtant nul sentiment n’est