Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/258

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jeunes chevaliers, de riches seigneurs, des princes même, avaient demandé sa main : mais on la leur avait très poliment refusée ; car la jeune fille, dans sa joyeuse insouciance, ne soupçonnait pas encore que l’on put aimer autrement qu’elle n’aimait Amica, les femmes qui la servaient, sa harpe, ses pinceaux, ses oiseaux et ses fleurs.

Un jour, un des domestiques de la fée entra dans un cabinet où elle dessinait avec Lénida, et dit à sa maîtresse, qu’en rentrant au palais il avait rencontré un jeune chasseur blessé, dont la vie paraissait en danger si de prompts secours…

« Et qu’avais-tu besoin, interrompit vivement Amica, de perdre du temps à prendre mes ordres ? Qu’on transporte au plus tôt cet étranger dans le salon qui est à côté de ce cabinet Eh bien, Lénida, où allez-vous donc ?

— Moi !… ma bonne amie, je ne sais pas.

— Restez ici, et tandis que je ferai donner au blessé tous les soins nécessaires, achevez