Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/273

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votre destinée, je ne veux pas vous faire une loi de l’obéissance, je vous laisse entière liberté pour le refus ou l’acceptation.

— Et ce mari, c’est ?

— Devinez.

— Attendez… Phédor peut-être ?

— Lui-même. Eh bien ?

— Eh bien, ma bonne amie, je ne crois pas que Phédor me convienne.

— Connaissez-vous quelqu’un qui vous convienne mieux que lui ?

— Oh ! non ! Si j’étais contrainte à choisir un mari, ce serait Phédor à qui je donnerais la préférence ; mais puisque vous me laissez libre je ne veux pas l’épouser.

— Cependant, Lénida, Phédor est bien aimable ; je vous ai entendue faire plus d’une fois un enthousiaste éloge des grâces de sa personne, de son caractère, de son esprit, de ses qualités : vous le trouviez charmant, vous en parliez sans cesse, vous y pensiez de même, et vous l’aimiez, enfin… oui, vous l’aimiez, vous dis-je.