Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/274

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— Je pensais l’aimer, mais…

— Vous ne l’aimez pas ?

— Eh ! mon Dieu, non ! Ce n’est pas que je ne lui trouve plus les mêmes qualités qui me plaisaient et me plaisent encore en lui, mais je sens que nous ne serions pas heureux ensemble. Nous ne pensons pas la même chose, Phédor et moi ; nous ne regardons pas la vie sous le même point de vue ; enfin, nous ne nous comprenons pas… Le ciel ne nous a pas créés l’un pour l’autre.

— Vous me rappelez qu’en effet depuis quelque temps vous semblez prendre à tâche de le contredire.

— Non, ma bonne amie, c’est lui plutôt. Tenez, vous savez que l’autre jour j’étais bien triste de la mort de ce joli petit serin que vous m’aviez donné ; je pleurais, il a voulu savoir pourquoi ; je le lui ai dit, et il s’est moqué de moi, il a ri de mes larmes ! Il est clair, d’après cela, qu’il y a entre nous incompatibilité d’esprit, et que nous ne pourrions jamais nous entendre.