Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/278

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échappe. Avant d’avoir lu ce traité, vous vous trouviez heureuse, et vous l’étiez ; vous aimiez Phédor, vous l’eussiez avec joie accepté pour époux ; vous saviez rendre votre vie compacte, vous ne gaspilliez pas alors le temps. Et depuis, qu’avez-vous fait ? vous vous êtes imaginée que vous n’aimiez pas Phédor, que vous seriez malheureuse avec lui, parce qu’il a eu assez de franchise pour ne pas toujours ployer servilement sa pensée à la vôtre, parce qu’il vous a plaisantée sur vos regrets de la mort d’un oiseau. Eh ! mon Dieu ! s’il se fût lamenté comme vous ; s’il eût pleuré aussi, vous n’en eussiez pas fini de vos larmes. Qu’avez-vous fait ? vous avez rêvé, et l’on n’avance pas à grand’chose avec des songes. Répondez : où en êtes-vous maintenant ? Les fleurs que vous vous plaisiez à cultiver courbent leurs têtes flétries sur leurs rameaux fanés ; vos oiseaux ne reçoivent plus leur pâture de vos mains ; votre harpe désaccordée ne résonne plus sous vos doigts ; vos couleurs ne chargent plus vos pinceaux inoccupés ;