Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/280

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— J’attendrai, répondit tristement la jeune fille en baissant les yeux.

— Mais, insensée que vous êtes, réfléchissez donc que cette prétendue ressemblance des âmes n’est qu’une pure fiction rencontrée par l’imagination de l’auteur dans un de ses voyages au pays de l’impossible.

— Oh ! ma bonne amie a beau dire, murmura l’obstinée dans sa pensée rebelle, que ce n’est qu’un mensonge ; moi, je suis sûre que non.

— Ce qu’il y a de plus beau, continua la fée, de plus admirable dans l’ordre de la nature, est sa diversité infinie. Il n’existe pas dans l’immensité de l’univers deux corps pareils, deux feuilles d’arbre semblables. Sans doute, beaucoup d’objets du même genre ont entre eux un extrême rapport ; mais la conformité n’en est jamais parfaite, et la différence n’en existe pas moins parce qu’elle échappe à la vue bornée des mortels.

— J’avoue bien cela quant aux objets