Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/290

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Ô mon Dieu ! prends pitié de moi ; fais qu’il soit libre encore et qu’il soit mon époux. »

Le soir venu, Lénida n’avait fait autre chose que de barbouiller l’œil du chérubin, rompre des cordes, arroser ses fleurs et appeler son âme. Le lendemain, elle ne fit rien non plus ; le jour suivant fut comme la veille ; enfin, elle vécut dans toutes les angoisses de l’attente huit siècles de vingt-quatre heures. Le neuvième commençait son cours, lorsqu’Amica, l’ayant fait venir dans son cabinet, lui dit :

« Il a été impossible, ma chère Lénida, de rencontrer le double de votre esprit ; mais…

— C’est qu’on n’a pas bien cherché, ma bonne amie.

— Je vous demande pardon, obstinée que vous êtes. Mais, à défaut de ce double, il existe trois hommes ayant à peu près les mêmes passions et, les mêmes qualités que vous. Je vais vous les montrer tour à tour