Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/312

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de ma course inutile et de mes vœux perdus.

« Hier, noble Amica, hier enfin, mon âme a reconnu sa sœur, a retrouvé sa compagne du ciel. Oui, cet être enchanteur déjà vu tant de fois dans mes rêves d’amour, cet ange inconnu de mes yeux, s’est montré à moi sous la plus suave, la plus ravissante forme de femme, celle qu’a prise sur la terre la belle, l’adorable, la divine Lénida ! Oui, c’est bien elle, elle, dont le cœur palpite des mêmes battemens qui gonflent mon sein de jeune homme, dont la pensée renferme les mêmes désirs, les mêmes convictions que mon ardente pensée. Ô mes songes d’azur ! vous la caressez de vos ailes. Ô mes illusions parfumées ! vous embaumez aussi cette âme fraîche et pure ! Ciel ! de quel vague enchantement, de quelle idéale, extatique, ineffable ivresse n’ai-je pas été délicieusement transporté, quand sa douce voix de jeune fille a fait tomber une à une ses