Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/332

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Leurs mains tenaient encore la supplique adressée à la fée ; tous deux hésitaient à jeter cet aveu de leur ennui mutuel. Ils se consultèrent et finirent par être d’avis de déchirer leurs billets, réfléchissant qu’il leur serait honteux d’avouer qu’ils n’avaient eu dans leur cœur que quinze jours d’amour, après avoir fait céder à la cause de cette passion l’intérêt de toutes les autres.

Une neige de papier tomba donc sur l’herbe, au pied du vieux chêne, et les deux époux, ennuyés, rentrèrent chez eux, chacun dans son appartement.

Voulez-vous savoir ce qui arriva un mois après le mariage ?

La jeune femme était assise, la tête appuyée sur une main, le front pâle, les joues livides, les yeux mornes et fixes, et le regard incliné vers la terre ; Similo était devant elle, pâle aussi, et l’œil tristement abaissé.

« Oui, dit enfin Lénida, avec un long et douloureux soupir, oui, la vie n’a plus de fleurs, plus de parfums pour nous !