Aller au contenu

Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/341

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dont elle interrogeait les faibles pulsations, le malheureux fit un mouvement convulsif, se souleva et retomba en poussant un profond soupir : c’était le dernier. À peine se fut-il exhalé, qu’une flamme légère et nuancée vint se poser sur les lèvres bleues du cadavre, et s’en échappa aussitôt.

« Grand Dieu ! s’écria Lénida épouvantée, en fuyant à l’autre bout de la chambre. Ma bonne amie ! voyez-vous cette flamme qui me poursuit ? c’est le feu du ciel ! c’est la mort ! Ah ! sauvez-vous ! que ce feu vengeur ne consume que moi ! Sauvez-vous, vous devez vivre, et moi je dois mourir ! ajouta-t-elle en se cachant la tête.

— Calmez-vous, enfant ! rouvrez les yeux, regardez.

— Ah ! je ne la vois plus, cette flamme terrible. Vous l’avez éteinte. Oh ! merci, merci.

— Non, répondit la fée, le souffle de Dieu même n’éteindrait point une flamme semblable. Elle est passée dans votre sein.