Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/357

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âme et conscience, je me croirais obligée de leur dire : Rivez-moi des fers et rivez-les-moi bien ; car je vous préviens que je suis non seulement rebelle, mais incorrigible ! »

Plusieurs bons gros baisers qu’elle me donna semblaient venir à l’appui de ce que je venais d’entendre. Il me serait impossible de me rappeler tout ce qu’elle me dit de gracieux à chaque halte qu’elle faisait. Un assez long silence ayant succédé à la gaieté qui l’animait, je crus qu’elle s’était endormie, mais en lui soulevant la tête qu’elle avait appuyée sur mes genoux, je m’aperçus qu’elle ne dormait pas, et je serais que son front était mouillé de sueur…

« Ce creuset est-il plus fortement chauffé que les autres, mon Élisa ?…Tu parais avoir bien chaud…

— Oui… sa chaleur me suffoque !…

— Et que contient-il donc ?

— Du génie, me répondit-elle en soupirant… du génie…

— Mais il semblerait à t’entendre, ma