Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/374

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On exécuta un quatuor instrumental ; et lorsqu’il fut achevé, madame d’Arcy, traversant le salon, s’approcha de mademoiselle Aubry qui se leva et se rendit au piano.

— « Ah ! dit Fulbertine à sa tante, elle va chanter aussi ! Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas une grande idée…

— Ni moi non plus, répondit la vieille tante, je ne…

Un chut prolongé qui lentement roula dans l’espace vint imposer silence à tous les auditeurs. Les touches du piano heurtées par une main hardie, les cordes émues rendirent majestueusement de graves et purs accords. Des sons ravissans, magiques, s’échappèrent des lèvres de Mathilde qui, triomphant sans effort des plus étonnantes difficultés, emporta d’assaut tous les suffrages de l’assemblée.

Lorsqu’elle eut fini son morceau, ou se leva, on l’entoura, on la combla de justes louanges. Deux personnes seules hésitèrent à s’avancer vers elle, et balbutièrent gauche-