Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/38

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nous. J’avais prévenu la mère que nous nous mettrions à table à trois heures, afin qu’il restât plus de temps à nos petites pour jouer aux noix. Ce jeu est fort en usage à Nantes ; à cette époque, les enfans, surtout, s’en amusent beaucoup ; il faut convenir aussi qu’il les rend parfaitement heureux.

Pendant qu’on desservait, et avant qu’on allumât, la maman des deux petites amies d’Élisa et moi, nous nous entretenions, auprès du feu, du bonheur à venir de nos chères enfans. Il semble réellement que les mères entre elles ne peuvent parler d’autre chose. Eh ! mon Dieu non, elles ne le peuvent pas ! c’est leur pensée dominante, leur cœur est ainsi fait. Tandis que, comme je l’ai dit, nous faisions mille projets tendant tous au même but, que nous nous communiquions nos espérances, les deux petites de cette dame, les coudes sur la table, la tête supportée par les mains, les yeux fixés sur Élisa, et suivant chacun de ses mouvemens, écoutaient avec une attention que