Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/420

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« De celle qui n’avait qu’un enfant adoré !
« Ah ! j’entends vos sanglots dans mon sein déchiré !
« Bonne mère ! voilà pourquoi je voudrais vivre
« Long-temps… pour vous offrir comme mon plus beau livre
« Les hymnes et l’amour, tous les élans d’un cœur
« Que remplit votre nom… » Ainsi disait Mercœur.
En vain son œil éteint, et sa voix affaiblie,
Sa pâleur, tout montrait sa parole accomplie…
Hélas ! dans notre espoir et dans notre amitié,
Nous pensions que le ciel d’un ange aurait pitié !  !  !
Elle est morte à présent !… morte ! et laisse à la terre,
Comme au fond des forêts, un ramier solitaire
Appelant de ses cris son compagnon ailé…
Et volant dans la nuit, inquiet, désolé…
Elle laisse… ramier qui n’a plus sa colombe,
Une mère qui prie et pleure sur sa tombe !  !  !
Silence ! respectons une de ces douleurs
Que n’assoupissent pas des larmes ni des fleurs !
Écoutons à genoux la sublime prière,
La plainte, les sanglots, les soupirs d’une mère…
D’une femme appelant de ses plus tendres cris
L’enfant que près de lui le Seigneur a repris !…
..................
« Mon Élisa ! dit-elle, ô mon bien ! ô ma vie !
« Hier, à mon amour quand le ciel t’a ravie…
« Pourquoi n’avons-nous pas, en nous donnant la main,
« Gravi, comme deux sœurs, l’invincible chemin ?
« Pourquoi n’avons-nous pas, l’une pour l’autre née,
« Atteint le même port dans la même journée ?
« Ah ! pourquoi, moi surtout, qui n’avais pour trésor
« Qu’un enfant !… n’ai-je pu m’attacher à son sort ?
« M’endormir près de toi, par tes chants caressée…
« Comme aux bras d’un époux la chaste fiancée ?
« Sur la terre, ô mon Dieu ! pourquoi me retenir