Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/431

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dors, poète charmant, dors, âme vertueuse ;
Au ciel plus qu’ici-bas, sois à jamais heureuse !


Cher ange, après tant de travaux,
Pour prix de ta noble misère,
Que Dieu te donne le repos
Et console ta pauvre mère !

L. B…

À M. A. DAR…,
QUI VOULAIT M’ARRACHER DU TOMBEAU DE MA FILLE.

                Ah ! laissez-moi sur ce tombeau !
                Laissez-moi prier pour ma fille ;
                Son âme, comme un pur flambeau,
                À mes yeux apparaît et brille
                        Sur ce tombeau !

C’est elle ! je la vois, ce n’est point un prestige,
Ce n’est point une erreur de mes sens éperdus,
C’est l’âme d’Élisa, belle de ses vertus,
Qui, tout autour de moi, sur ce tombeau voltige.

                Viens-tu ranimer mon enfant,
                Âme de son brillant génie ?
                Viens-tu, sensible à mon tourment,
                Me rendre ma fille chérie
                        Un seul moment ?