Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/47

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dérer attentivement son mélange d’amusemens et de travaux, sans penser qu’il fallait que son génie fût aussi pur que son cœur, puisque loin d’amoindrir sa candide innocence, il semblait se plaire à la prolonger en se mêlant à tous ses jeux. Aussi le comparais-je à un avocat fort distingué que j’ai connu à Nantes, qui ne plaidait jamais avec plus de succès que lorsqu’il avait joué une bonne partie de cache-cache ou de main-chaude avec ses enfans ; il lui semblait que la joie et les caresses de ces innocentes créatures, rendaient plus éloquentes et plus douces, les paroles que son cœur fournissait à ses lèvres pour la défense de l’infortuné qui lui avait confié sa cause.

J’ai toujours remarqué que l’homme et l’enfant qui se trouvent en contact, y gagnent mutuellement ; car si, par ce rapprochement, l’âme de l’homme s’épure au creuset de l’innocence, celle de l’enfant s’agrandit et s’éclaire au flambeau de la prudence.