Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/62

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tenant en main le timon d’un empire, se disent, dans l’égoïsme de leur orgueil : Moi d’abord, l’État après.

Cet esprit de ruse, de haute ambition et de perfide souplesse, dont sa tête apporta le germe d’Italie, condamné pendant l’existence de Henri II à ne s’exercer que dans de simples intrigues d’amour, renfermées dans l’intérieur d’un palais, eut, avant d’agir plus librement et sur un plus vaste théâtre, le temps de parvenir à toute sa maturité. Le règne d’un an de François II ne lui permit que d’ébaucher le plan de ce drame immense, exécuté sous Charles IX et Henri III, et dans lequel elle se réserva le principal rôle, qu’elle joua tour à tour craintive ou hardie, menaçante ou flatteuse, mais toujours puissante !

Reine-épouse, Catherine ne fut sur le trône que la royale compagne de son maître ; reine-mère, la fille des Médicis devint la souveraine de France. Nommée régente, ce n’était pas une tutelle de quelques an-