Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/69

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de Bourbon, lui commande d’assassiner le duc. Le refus du roi de Navarre, à qui cette double mort eût assuré l’héritage de France, est peut-être une des plus nobles pages de son histoire.

Rendu à l’existence, le roi reconnut l’erreur de ses soupçons. Sa mère, qui s’aperçut qu’elle avait été trop loin, facilita elle-même entre les deux frères un rapprochement de confiance. Le duc reparut à la cour. La France respirait un instant : une trêve venait d’être accordée aux huguenots, et c’était en l’honneur de ces deux événemens que des fêtes se donnaient au Louvre. Mais s’il y avait suspension d’hostilités pour les haines extérieures, il n’en était pas ainsi de celles que recouvrait le voile du secret. La trahison ne s’endormait pas au bruit des airs de danse ; elle veillait sous les dômes des palais comme sous le ciel des camps, et son poison se glissait dans les paroles d’amitié, les soupirs d’amour, les regards de femme, dans l’ha-