Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/80

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lequier de la retraite dans laquelle la comtesse s’obstine à vivre ; et il est possible qu’elle soit ce soir à la fête Qu’as-tu ?…

— Rien.

Il mentait, car ses traits étaient décomposés, son visage était livide ; car sa main, que son ami serrait encore, brûlait de fièvre et tremblait d’agitation.

D’Entragues, s’apercevant alors que tous ceux qui se trouvaient dans le salon s’étaient réunis autour de Saint-Mégrin, s’en approcha, ainsi qu’Adhémar.

— Que lisez-vous donc là, monsieur de Saint-Mégrin ?

— Un délicieux sonnet, nouvelle production de la muse du divin Philippe Desportes, et dont sa majesté vient de m’envoyer une copie.

— Du nouveau Pétrarque, du Tibulle français… Vous êtes sans doute son Mécène, monsieur le comte ?

— Non, monsieur, je n’en suis pas digne, mais le roi s’est fait son Auguste.

— Et je doute fort, répliqua d’Humière,