cette feuille, restée là, pâle, abandonnée, pauvre orpheline, près de rejoindre ses sœurs. Le vent soupira, la feuille tomba, et avec elle la dernière illusion de la mourante.
— « Ah ! s’écria-t-elle avec une expression d’indicible regret, c’en est fait, la vie ne tient plus à moi. Non ! plus d’espoir ! mon dernier jour va se coucher sur la terre ; ma première nuit dans le ciel se lèvera belle et calme ; elle sera pure comme ce cœur qui palpite de ses derniers battemens dans ce sein qui n’a plus, hélas ! que quelques soupirs à comprimer… Emmenez-moi, je me sens mal. »
Et l’heure de la mort allait bientôt sonner.
Son corps affaissé goûta quelques instans de repos ; elle se réveilla pour s’endormir après d’un autre sommeil.
Elle se souleva, ses yeux brillaient, ses joues étaient pourpres et gonflées par la fièvre, ses mains étaient brûlantes ; elle prit celles d’Arthur, de madame Dérigny, les