Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/108

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lampe qui meurt plus large et plus brillante qu’elle n’a vécu.

— « Comme la nature est belle, dans sa tristesse même ! Arthur, cette douce et faible chaleur du soleil semble raviver tout mon être. Je suis mieux, beaucoup mieux. Hier, la mort m’apparaissait encore ; aujourd’hui, je ne vois que l’existence… Elle revient à moi, je la sens rentrer dans mon sein, je respire ; mes soupirs sont plus faciles. Oh ! si je pouvais vivre… Arthur, j’aime la vie ! »

Elle voulut voir le ciel, aspirer l’air. C’était l’adieu du départ ; elle le prenait pour le salut du retour.

On la descendit au jardin.

Mais elle leva les yeux, regarda les branches dépouillées de toutes leurs feuilles ; une seule restait encore, se balançant suspendue à la cime de l’arbre le plus élevé… Pour se détacher, elle n’attendait qu’un souffle. Le regard de Louise, en s’élevant vers le ciel, avait rencontré et ne quittait plus