Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/117

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une forme réelle que cette image vivante de sa fiancée morte. Quelle est-elle ? se demandait-il à lui-même, La voir un instant, doit-ce être le seul point de contact de ma destinée avec la sienne ? Ne sera-t-elle venue briller dans ma vie pour ne la colorer que du reflet d’un éclair ? Est-elle libre ou soumise par le cœur ou par la loi ? est-elle mariée ou promise ?… Cet homme, est-ce son père ou son époux ? Oh ! malheur si je ne la connais que pour apprendre qu’il est au monde une autre Louise et faire de le savoir le tourment de toute ma vie — Mon Dieu ! s’il en doit être ainsi, vous vous jouez bien atrocement de ma peine ; c’est une cruelle insulte à ma souffrance, qu’une telle apparition de bonheur… C’est montrer le ciel à l’enfer.

Une subite espérance vint dissiper en partie la crainte qui l’agitait. Le vieux monsieur qui accompagnait la jeune personne se leva pour céder sa place à une dame qui entra dans la loge et qu’Arthur connaissait.