Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/116

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— « Quelle ressemblance ! dit-il en indiquant à son ami une jeune personne placée dans une loge de face.

— Oui, en effet, les mêmes traits, la même expression Mais contenez-vous, mon cher, ou sortez d’ici… vous allez vous trouver mal.

— Mal ?… vous vous trompez, il y a longtemps que je n’ai éprouvé d’émotion qui me fît autant de bien. »

Il se rassit, car le rideau s’était levé, mais la tête retournée, il continuait d’attacher un regard fixe, doux et hagard à la fois, sur la jeune personne, dont la ressemblance avec Louise était tellement forte, qu’elle en était atterrante. Dans un temps de superstition, Arthur l’eût prise pour une vision de l’autre monde, une apparition céleste, une âme s’enveloppant de formes visibles pour se montrer à lui, celle de Louise venant visiter sur la terre celui qu’elle avait aimé, et dont elle avait emporté le bonheur avec elle.

Mais ce n’était pas une vision ; c’était bien