Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/146

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Dieu. D’ailleurs, ce que je vous dirais porterait-il bien à vos yeux le cachet de la vérité ? On ne croit guère entièrement qu’à un aveu libre, Arthur, et le mien, fait dans cet instant, vous semblerait-il dépouillé de toute contrainte ; non. J’attendrai donc à vous le faire que, par la tranquillité de votre esprit, vous soyez en état de m’accorder la croyance due à ma franchise. Cependant, dussé-je encore redoubler l’inconcevable agitation dans laquelle vous êtes, dussé-je même exciter votre fureur, comme l’étrange interrogatoire que vous me faites subir n’est pour moi qu’une impénétrable énigme, vous aurez la bonté de m’en donner le mot… vous me le devez. »

Il y avait du commandement dans le ton de cette dernière phrase, Arthur le comprit ; il sentit qu’en effet sa femme avait le droit de se croire offensée et de demander raison de l’outrage. Il lui prit la main, l’approcha de ses lèvres, malgré l’effort qu’elle fit pour la retirer ; et, d’une voix d’abord embarras-