Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ble intelligence ; car, je vous le répète, je ne vous comprends pas.

— Oh ! comprends-moi donc ! conçois tout ce qu’il y a de trouble, de tourmens, d’angoisses dans mon âme !… Devine donc ma pensée, puisque je ne sais pas de mots qui l’expriment. Oh ! mon Dieu, mon Dieu ! ne saura-t-elle jamais ce qui se passe en moi, ou plutôt ne voudra-t-elle jamais l’apprendre ? »

Il se leva, fit quelques tours à grands pas dans la chambre, marchant avec agitation, murmurant de sourdes paroles et paraissant faire un violent effort de raison pour surmonter son trouble et reprendre un peu de calme : il vint se rasseoir auprès de sa femme :

— « Tu ne m’as pas répondu, lui dit-il.

— Je ne me crois pas obligée de le faire. Quoique vous sembliez jouer auprès de moi le rôle d’un juge ou d’un confesseur, je ne me figure pas être assise sur la sellette d’un accusé ou agenouillée au pied du tribunal de