Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/168

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tal !… Et moi qui, dans le feu de leurs regards, croyais voir jaillir des étincelles dame… Funeste déception, vérité plus fatale encore Elle ne sait pas aimer.

— Mais, Arthur !

— N’ajoute pas un mot, Francisca ; ton cœur est là pour démentir ta voix ; tu ne peux lui commander de palpiter plus vite, de parler d’amour, et la tranquillité de ses battemens est l’irrécusable preuve de ta morne indifférence, de ta paisible insensibilité… Mais que veux-tu ? ce n’est pas ta faute, c’est la nature qui t’a faite ainsi… ce n’est pas toi qui m’as trompé, c’est moi qui m’abusais et qui voudrais racheter au prix de ma vie quelques instans de mon erreur évanouie pour jamais. Hélas ! pourquoi ai-je voulu savoir ton cœur ? pourquoi l’ai-je appris ?… La leçon m’a coûté cher, je l’ai payée de ce qui me restait d’espérance. »

Et ses yeux n’avaient plus de larmes ; son désespoir les séchait à la source. Francisca se recueillant dans sa pensée, achevait de