Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/169

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comprendre Arthur autant qu’il était possible qu’elle le comprît. Consciencieuse, elle s’accusait de n’avoir donné que du malheur à celui qui, la choisissant pour l’aider à traverser la vie, l’avait crue pour lui dépositaire d’un trésor de félicité. Tous deux souffraient, mais non de la même peine ; tous deux gardaient le silence.

Une voix se fit entendre, celle du temps ; la pendule sonna trois coups ; Dérigny se leva. — « Allons, dit-il, désormais toutes les heures seront semblables pour moi, elles auront entre elles une effrayante parité d’infortune. Me voilà tombé de l’illusion dans la réalité ; et ma tâche est la résignation… Puissé-je la remplir !

— Me pardonnez-vous ? dit sa femme en se levant aussi.

— Eh ! mon Dieu tu n’es pas coupable ; et toi me pardonnes-tu mes soupçons ?

— Oh ! oui. » Elle se jeta à son cou, l’embrassa ; il sortit.