Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

traversant un chemin désert, foulant un sol aride, respirant dans un air sans parfum, sous un ciel sans clarté, n’ayant pas dans sa route une fleur à cueillir, une borne où se reposer un instant, et lentement dans la nuit arrivant à la tombe, s’y asseoir pour ne plus se lever.

Mais son attention fut tout à coup détournée de son lugubre sujet par un dialogue entre son domestique et Roger, qui, forçant la consigne, entra sans qu’Arthur eût songé à s’enfermer pour se défendre contre la brusque attaque du joyeux assaillant.

— « Je savais bien qu’il était là, s’écria le bruyant Roger, et ce coquin qui m’assurait effrontément… J’ai vu l’instant où j’allais retourner sur mes pas avec tous les honneurs d’une défaite… Est-ce que vous vous faites mettre sous clef, mon cher ?

— Quelquefois, pour me débarrasser des importuns ; mais la consigne ne vous regardait pas, et je m’étonne que Pierre…

— C’est bien ; mais si j’ai quelque jour an-